Dans la paix du soir

Quand vient l’heure indécise où glisse de la pierre,
L’ombre qui sagement accompagne le jour,
Le soleil désœuvré remise ses atours,
Et le cadran solaire abaisse sa paupière.

Quand le jour et la nuit marchent au vestiaire,
Et qu’entre chien et loup, dans un bien court séjour,
L’une vient bercer l’autre, attendant le retour
D’un léger vent du soir, faisant frémir le lierre.

C’est un moment de grâce où, dans le soir, s’élève
Un aboiement lointain ; un tintement s’achève
Quand un ruisseau rêveur accorde le silence.

Un oiseau retardé, dans quelque gratte-ciel
D’une forêt éteinte, à coups d’ailes, s’élance
Au devant de la lune aux grands chemins du ciel.