Espoir

Lorsque le vent d’automne, en ses grands bras, enserre
Le reste des moissons, qui sur le sol s’endort,
Le soc de la charrue, en un dernier effort,
Creuse un profond sillon pour l’offrir à la terre.

Et l’hiver en attente a construit une serre,
Un édredon de neige assure le confort
De la graine endormie et rêvant à son sort :
Au printemps revenu, ouvrant son monastère.

Elle a fondu, la neige, et s’en vient le semeur
Au lever du soleil disputer la primeur
De voir le sol s’ouvrir pour la tige naissante.

À la terre d’automne avait mis son avoir,
Donnant sa confiance à la nature aimante :
Grandirent dans son cœur les rameaux de l’espoir.