Nuit d'alpage

Au fond de l'horizon, les éclairs de chaleur
Du théâtre céleste éclairent les coulisses
Avant que sur la scène, enfin s'ensevelisse
Des mystères du soir, la dernière lueur.

De l'orage le ciel garde ainsi les couleurs,
Sur l'alpage mouillé, les vaches, les génisses,
Auprès d’un vieux pachon* doucement s'assoupissent
Une clarine* encor s'épuise à sonner l’heure.

Du glacier qui s'endort, la cascade assoupie
Accordant au torrent un nocturne répit
Le chant de l'eau se perd à l'entour de minuit.

Et quand, à l'orient, l'aurore se dévoile,
D’avoir ainsi veillé jusqu'au bout de la nuit
À l'ombre de Vénus s’éteignent les étoiles…