Tic-tac

Quand sur la cheminée habitait la pendule

On l’ignorait le jour, mais si venait la nuit

Elle savait rappeler que les heures s’enfuient

Et à chaque tic-tac dessinait nos ridules.

Se jouant des ressorts, secouant leur férule,
Il lui prenait parfois, avant que la minuit

Réveille le fantôme à l’heure où il s’ennuie,

De s’arrêter, ouïr un hibou qui hulule.

Quand le matin venu la trouvait fort penaude,

Nous la mettions en train de quelques chiquenaudes,

Et on prenait le temps de bien la remonter.

La pendule aujourd’hui ne peut plus renâcler

Tandis que la seconde en millième est comptée,

Des méandres du temps elle a perdu la clé.